En vision « pure et parfaite » traduite dans les chroniques quotidiennes de journaux économiques, un bon dirigeant se doit paraît-il de prendre de la hauteur à la recherche du « Graal stratégique » : sa vision.
A ses côtés, un stratège lui permet de traduire cette vision en plan de bataille millimétré et immuable indispensable pour devenir riche, célèbre et bien vu de ses pairs. Les références sont souvent empruntées aux militaires ou aux sportifs.
La stratégie vue comme une sorte d’assurance méthodologique pour devenir de manière mathématique numéro 1 ou numéro 2 par la maîtrise des 5 forces à l’œuvre. Ecraser sans mollir et sans pitié tous ses concurrents avec une logique rhétorique sous-jacente de l’affrontement
Mécaniquement, les collaborateurs suivront la vision de ce leader charismatique, sorte de clone à la Steve Jobs (pour le côté « innovation et culot »), mâtiné de Mark Zuckerberg (« besogneux snobé par l’élite » mais persévérant au service du Fun), avec une once de Tycoon type Jeff Bezos, PDG d’Amazon (« je vais dominer le monde ») et en seront galvanisés et euphorisés. Un peu de charme à l’Obama (il faut bien séduire et convaincre) et l’énergie à la Tony Parker (avec des rebonds) complètent cette recette idéale. Ah j’oubliais, il est de bon ton d’y ajouter une touche d’actions responsables qui préservent la planète tout en respectant l’injonction répétée comme Mantra : « réussir à tout monétiser rapidement ».
Le point commun entre toutes ces stories = une vision portée par un « leader » traduite en stratégie.
L’art de transformer en Or comme par magie les projets, les hommes et les ambitions (Merci Harry Potter ou Aladin !) Le Graal : avoir une stature iconique.
Dans ce registre, les références sont encore beaucoup américaines : un bon leader a forcément réussi la conquête de l’ouest avec l’aide d’Harvard pour mixer les bons éléments (chariots, fusils, nourritures, cowboys reconnaissants, roues solides et destinations rêvées en ligne de mire). Les conquérants viennent aussi et de plus en plus de l’est comme pourvoyeurs d’icônes managériaux avec des héros, par exemple le chinois Jack Ma, président Ali baba, surfant sur son tapis volant vers les sommets mondiaux à grande vitesse (le spectacle annuel de son entreprise le montre d’ailleurs chevauchant une moto à la conquête de ses meilleurs vendeurs).
Combien de Business Plan et de planification stratégique sont vécus et construits dans cette logique ? Vous en connaissez très certainement ou vous en avez vécu.
Combien de capitaines, euh pardon de Dirigeants ou managers sont dans cette recherche du Graal à tout prix et combien de raisonnements basés sur ces présupposées sont menés au nom de la stratégie ?
De telles approches patchworks au gré des tendances ou des modes aboutissent à des résultats au mieux médiocres au pire destructeurs de Valeur.
Vous en rêviez, la stratégie l’a fait toute seule pour vous…
Pour éviter de sombrer dans ce mythe, les pratiques de la stratégie ont bien évoluées et ce blog vous en parle régulièrement. Poursuivons au fur et à mesure nos conversations pour éviter d’y succomber….
🎲 Les 5 forces identifiées par Michael Porter sont : pouvoir de négociation des clients, de négociation des fournisseurs, la menace des produits de substitution, la menace d’entrants potentiels, l’intensité de la rivalité entre les concurrents. Voire une 6ième : les pouvoirs publics