Seth Godin, le marketing collaborateur, et la stratégie d’enchantement des hommes et de son entreprise ?

  

Le Mantra de la vie professionnelle selon Seth Godin : « Savoir à combien de personnes vous manquerez, si vous n’êtes plus là demain, personne ne vous choisira, choisissez-vous ! »

la supercherie d’Icare éditions Diateino.

Seth Godin

Mettons nous deux secondes à la place d’un collaborateur. Une certaine pratique de la stratégie peut lui apparaître stratosphérique et surtout assez décalée par rapport à son vécu au sein des organisations. Il a souvent le sentiment d’être exclu en tant qu’individu des préoccupations habituelles de la stratégie et surtout pense au fond de lui même que celle ci viserait en premier lieu à le formater en tant qu’individu ou pire l’emprisonner dans une cage, dont il ne pourrait pas sortir.

Il vit en effet au jour le jour au sein de son entreprise, de son association ou de son activité professionnelle les effets de mutations en cours et qui se propagent au-delà,  dans sa vie quotidienne, au sein de sa rue, de son quartier modifiant son environnement personnel et son rapport au travail. Sans parler du masque et des incertitudes de la rentrée!

Hier, il vivait avec des frontières posées clairement en termes de rôles et de responsabilités, au sein d’équipes stables, et bénéficiait d’une certaine visibilité dans l’exercice de son parcours en interne dans l’entreprise. Aujourd’hui, il est au contraire confronté à une expérience de frontières qui bougent vite, et surtout qui sont de plus en plus floues pour son management et pour lui. 

Au final, le collaborateur voit ainsi changer le travail lui-même, tant dans sa nature, que dans ses formes, ce qui le conduit à une recherche plus systématique de sa propre contribution sociétale et reconnaissance de ses apports, mais aussi de poser des exigences à l’entreprise.

A titre citoyen, il est plongé dans les changements des équilibres planétaires, géopolitiques, sociaux, économiques et de flux mondiaux d’échanges croisés.

Face à cet état de fait, il apparaît indispensable d’avoir en tête quelques éclairages sur une des tentatives de réforme latérale de la stratégie : le courant du « réenchantement », porté par deux anciens directeurs marketing Guy Kawasaki, chez Apple avec son évangélisme technologique et le mantra entrepreneurial et Seth Godin, chez Yahoo, avec son marketing par permission et la posture de leader. Nous nous concentrerons ici plus particulièrement sur les écrits de Seth Godin, qui rendent assez bien compte des apports possibles mais aussi des points de vigilance pour vos prochaines conversations. S’intéresser à vous et à vos façons de fonctionner peut aider surement à mieux comprendre comment les collectifs de travail évoluent et ce que les collaborateurs ont en entendus ou ont en tête….

L’enchantement de soi-même pour renouveler la stratégie, y compris de son entreprise ?

👁 Seth Godin, issu des mouvements initiaux du Web, gourou du marketing dit viral (terme surement moins utilisé à l’avenir) est très représentatif de ce courant porteur d’idées autour du « leadership personnel ».

Dans « la supercherie d’Icare », il indique notamment que le conformisme nous pousserait à renoncer aux choses.

Les vrais innovateurs sortent de leur zone de confort , savent lutter contre la crainte de trop briller, d’être trop conforme, évite d’être obsédé par ces points et restent concentrés sur quelques paramètres de leadership personnel.

  1. la confiance pour faire « résonance » avec ceux qui nous surprennent, nous enchantent ou ont attiré notre attention,
  2. connecter les choses entre elles et unir les gens pour faire aboutir les projets, développer des histoires qui diffusent et résonnent pour s’ouvrir des portes,
  3. avoir des idées remarquables à partager,
  4. avoir du cran : avoir un objectif, être passionné pour persévérer, être solide comme le marin qui survit à un long voyage pour relever des défis, être tenace pour recommencer sans cesse,
  5. avoir de l’ambition et s’engager en s’immergeant complètement dans ce qui nous intéresse, pour être en cohérence avec son « soi profond ».

Selon lui, le marché met des bâtons dans les roues certes mais ce sont autant d’occasion d’apprendre et non plus seulement de résoudre des problèmes

Au final, être leader, c’est-à-dire vulnérable, intègre une posture « sans contrôle », avec une présence forte pour guider vers là où les choses ont de la valeur, là où la conformité n’est pas rassurante ».

Selon lui, « l’économie connectée récompense les leaders, les instigateurs et les rebelles (je vous vois sortir votre banderole !). Considérer votre travail comme de l’art… ». (quel programme !)

« Il est bon d’être correct, mais préférable d’être intéressant, se concentrer sur la confiance, l’originalité, le leadership et les récits qui marquent pour se dépasser ».

Les grandes entreprises mais aussi une grande partie de la société (ceux qu’on a appelé parfois la « start-up nation »), rêvent de vivre cet écosystème particulièrement « cool », où le collectif émergerait naturellement : libération des énergies, où l’on pourrait suivre un Leader d’un groupe de superstars libérées.

Comme le dit le cartouche de son livre :

« Les anciens principes ; trouvez une organisation, un travail, restez dans votre zone de confort, respectez les règles, courbez l’échine et ne volez pas trop près du soleil.

La nouvelle vérité mieux vaut se tromper que de s’en tenir à votre zone de sécurité ; vous devez voler plus haut que jamais ». 

Dans sa forme naïve, ce type d’approche conduit chacun à entrer dans une logique d’« Entertainment fun », où tous les acteurs enthousiastes, avec un brin d’idéal jouent à un rythme endiablé des rôles imposés pour se mettre en avant avec parfois une dose d’égoïsme.

Qu’en retenir en matière de stratégie ?

Les modalités d’application dans le collectif sont de plus en plus latérales et suivent un véritable réseau de valeur durable à impulser : clients, collaborateurs et aussi citoyen. Tous cherchent à trouver les ressorts de l’enchantement individuel (ou collectif mais par intermittence) , tout en développant des stratégies nouvelles de fonctionnement en groupe.

Ces éléments forts d’enchantement individuel sont bien entendu à prendre en compte. C’est un plus, à condition toutefois d’éviter 2 postures d’échecs avec des impacts forts en terme d’équilibre de vie au travail et de réussite pro : « Tirer plus vite que son ombre » et « l’intendance suivra»…..

L’autre écueil pour les organisations d’entreprise est de confondre des phases « d’exécution day to day » avec des phases plus tournées autour de « la transformation ou de l’innovation », qui nécessitent une dose « d’exploration transversale ».

Les conséquences possibles : une stratégie morte née, une intention qui reste à un stade assez virtuelle sans traduction sur le terrain, des collaborateurs qui ne sont jamais en modalités collectives de coopération mais en mode « égocentriques » ou cherchant seulement « à se mettre en avant ».

Seule une stratégie Hybride assure un ADN de l’entreprise en résonance avec celui de ses collaborateurs pour fédérer des coopérations collectives et donner du sens .

Le bon équilibre passe par trouver une meilleure prise en compte par les stratégies de ce facteur d’enchantement individuel pour éviter de rester sur des facteurs périmés en termes de business, des réponses apportées aux nouveaux enjeux des citoyens consommateurs ou encore de rester sur des réseaux de valeur non vertueux.

De ce point de vue, la contribution de Seth Godin est à avoir en tête pour aborder l’état d’esprit de certains de vos collaborateurs lors de la mise en place de vos prochaines conversations.

En conclusion, Trouver les bons dispositifs de management des différentes communautés professionnelles internes et externes pour faire vivre son projet devient une capacité différenciante dans nos activités contemporaines. 

Suite au prochain épisode de notre série d’été….pour approfondir ces fameuses résonances…

Seth Godin
Seth Godin
  • Seth Godin (né le 10 juillet 1960) est un entrepreneur américain, ancien responsable du marketing direct de Yahoo, ainsi qu’un auteur et conférencier à succès. Il a notamment popularisé le thème du permission marketing (« marketing par permission », un mode d’approche de la communication/publicité qui demande l’autorisation des personnes ciblées, contrairement au « marketing par interruption »). La finalité du permission marketing est d’inciter le client à entrer puis à accepter des niveaux croissants de permission, c’est-à-dire de consentement vis-à-vis d’une marque ou d’un produit, via un programme de marketing relationnel. (source DIATEINO)
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